CONCERT DE CHANT CHORAL : Faites entrer les artistes !

« La voix est le souffle de l’âme…. »  disait Barbara
Combien ce vendredi 28 mai l’on a pu en mesurer la vérité. Ils étaient beaux, fiers, motivés, ils avaient beaucoup travaillé, les élèves du Collège et du Lycée Barral allaient témoigner de leur travail assidu de l’année. Installés dans la cour de l’établissement, les 210 spectateurs ont pu entendre leurs doutes dans des voix réservées, leurs craintes dans les voix apeurées, leurs imprécisions dans les voix égarées.
Des doutes, des peurs certes. Mais on y a entendu plus particulièrement leur joie à travers leur implication, le partage dans l’unité de leur enthousiasme, ce plaisir immense du chant choral qui fait bondir les chœurs et rassemble les individus. Il faut dire que le confinement et les aménagements d’emplois du temps n’ont pas facilité les apprentissages. Mais, malgré ces difficultés rencontrées, tous ont te nu à être présent et à chanter pour conjurer le mauvais sort. Ils prennent des risques et l’audace de leur jeunesse permet de croire en leur ressort de talents.71 choristes rassemblés autour du même projet : le partage, le don, le plaisir musical.
Le chant choral est la savante alchimie qui guérit des maux sans vaccin. C’est le moment de répétition où l’on vient parfois tête baissée car il fait bon d’être dehors avec les copains mais duquel on ressort tout simplement heureux. La musique rassemble. Les musiciens déjà avancés dans leurs pratiques individuelles ont mis leurs compétences au service du groupe, les chanteurs que l’on dit « du dimanche » se découvrent dans le groupe, les recalés sont requinqués ! Il fallait donc voir dans cette soirée quasi estivale, comme un cliché de quelques activités musicales à Barral.

Alors la musique sonna. Un parfum mélodique porté par le calme du début de soirée, une effluve de concert en plein air, une expire sereine de la rencontre. Les clarinettes d’Amandine et Louise donnaient l’esprit par une mélodie d’une prière hébraïque que tous les chanteurs reprenaient dans une amorce musico-spirituelle à l’unisson.
Ensuite,  il  y eut les 18 élèves de la classe de 6° à dominante musique. Les plus verts car leur premier concert. Ils ont  présenté 8 chansons. Avec le talent lié à leur jeunesse, ils ont été particulièrement félicités de leur prestation vocale et scénique. Un vrai spectacle sonore et visuel ! C’est le début d’une rencontre amenée à se poursuivre l’an prochain.

Entrait alors, la chorale du Collège, enseignement optionnel depuis cette année qui a pu rassembler 27 élèves. Quelle motivation, quelle force et quel talent ! Certains d’entre eux étaient tellement frustrés de ne pas avoir pu chanter en mai dernier… Un répertoire très éclectique, chantant en italien, togolais. De vrais musiciens jouant sur les nuances et l’expressivité, interprétant des pièces polyphoniques à 3 voix. Ils ont terminé en chantant et dansant sur scène pour finir dans un éclat vocal festif.

En 3° partie, ce fut le Module de Pratiques Musicales au Lycée. Des élèves qui ont pris l’option Musique dans leurs enseignements et d’autres élèves volontaires pour participer aux activités. Ces 28 chanteurs, issus de Premières et Terminales furent vaillants et téméraires. Des morceaux a cappella tantôt réunissant les 13 filles dans un canon en italien empli de profondeur expressive, tantôt les 15 garçons dans un canon de Schubert en allemand très romantique. Jusqu’à ce que le chœur se rejoigne et interprète des pièces à 4 voix comme le « Stabat Mater « de Dvorak. Un moment de grâce quand la note finale perdurait dans le silence de la cour, les spectateurs comme bâillonnés de l’émotion occasionnée.
Il y eut également un moment très touchant et intime. Quentin au clavier, Clémence au violon et Léa, soprano, ont interprété le célèbre air de l’opéra Rinaldo de Haëndel « Lascia ch’io piango ». Une fragilité et délicatesse de la voix pour exprimer des larmes finalement devenues celles de joie intense. Les lycéens avaient réservé une surprise, de taille, aux spectateurs en osant interpréter « Bohemian Rhapsody » de Freddie Mercury avec Angel comme soliste et Valentin au piano.

Ce moment de convivialité devait alors s’achever en réunissant une dernière fois l’ensemble des protagonistes pour une dernière pièce commune « Qui peut faire de la voile ? » qui portait l’espérance d’une prochaine rencontre tout aussi poignante et immersive.
É.Guinedor  Professeur d’Éducation Musicale et Chant Choral

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