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Ce n’est non sans une certaine émotion que les élèves de terminale ont dit au revoir à l’ensemble de la communauté éducative le 11 juin dernier lors du traditionnel départ de promo ! Les représentants de terminale ont pris la parole pour saluer leurs professeurs et surtout poser un regard nostalgique sur les années Barraliennes. Et comme le veut la tradition, ils ont également mis à l’honneur leur patron de promo : Gisèle Halimi.
« Mesdames, Messieurs, chers Professeurs, chers parents, chers camarades de promotion, mais surtout : chers amis.
Maxime, Yanael et moi-même
sommes émus et honorés de prendre la parole à l’occasion du départ de notre promotion. Cette après-midi
n’est pas une après-midi comme les autres… C’est une après- midi dont nous nous souviendrons longtemps, une après-midi à laquelle nous repenserons certainement avec nostalgie.
Elle
marque en effet, la fin d’une période de notre vie que nous avons eu la chance
de partager, tous ensemble, au sein
de cet établissement. Mais elle marque également le premier jour du reste de
nos vies qui seront pleines
de nouvelles aventures, de nouvelles responsabilités, de nouvelles rencontres… Mais aussi : pleines d’amour,
d’amitié, de fou rires, de joie et surtout : de réussite
Mais
avant d’embarquer le train menant vers cette nouvelle vie, remémorons-nous les
nombreux cadeaux que Barral nous a offert.
Barral
nous a offert l’amitié. Et je suis convaincue qu’aucun d’entre nous, à ce jour,
n’est capable de regarder autour de
lui-même sans croiser le regard d’au moins une personne qui lui est chère. Mais Barral nous a également offert la
connaissance. Et comme l’a un jour dit Victor HUGO « La liberté commence
où l’ignorance finit ».
C’est
donc avec un grand merci que je terminerai. Merci à Barral d’avoir participer à
notre liberté intellectuelle et d’avoir su répondre en cas de déclin. Merci à Barral d’avoir participer à notre éducation ainsi que notre évolution
personnelle. Mais par-dessus tout : merci à Barral de nous avoir incliner
à devenir la meilleure version de nous-même,
la meilleure version de nous tous.
Alors que nous cherchions un moyen d’accroître nos connaissances, de corriger nos défauts et de grandir tant sur le plan humain que moral, Barral nous a tendu les bras. Chaque pas, chaque cours que nous avons pu suivre dans cette école, ce collège et enfin ce lycée nous ont permis de comprendre, et ce avec certitude notre place au sein de notre société.
Pour ma
part, et ce au même titre que bon nombre d’entre vous, c’est lors des divers
travaux de groupes et d’activités proposés
par Barral que j’ai pu m’épanouir. Dès l’instant où l’engagement à cédé le pas à l’exigence et au devoir, j’ai su et j’ai compris ce que Barral nous apportait
à notre insu : la promesse d’un futur conscient,
mature et épanoui.
En ce
moment même, une nouvelle aventure professionnelle s’offre à chacun d’entre
nous et nous avons su la saisir. Mais
comment aurions-nous fait, si notre main n’avait pas été guidée ? Si nous n’y avions pas été préparé ? Comment
aurions-nous pu atteindre la place qui est la nôtre aujourd’hui si nous n’avions pas offert notre confiance à
Barral ? Et dès lors, qu’avons-nous reçu en retour ? Nous avons été aimés, orientés, charriés,
embêtés, taquinés, choyés,
sollicités par nos professeurs. Qu’avons-nous reçu d’autres ? Nous avons reçu un prestigieux souvenir,
celui fier et ardent, d’avoir
eu l’honneur de faire partie d’une telle épopée durant laquelle la
génération future est devenue la génération citoyenne, un rôle des plus importants, qui nous est pleinement confié désormais.
Ce feu de la nation qui brûle depuis des générations, est désormais entre
nos mains, confiés sereinement par notre établissement. Nous devons et nous allons le raviver comme nos ancêtres et prédécesseurs ont pu le faire pour qu’un jour, demain, nous le confions
à d’autres.
Bien que nos paroles précédentes furent plaisantes, nous ne pouvons toutefois pas prononcer le discours de notre fameuse promotion, sans brièvement parler de la COVID-19. Et je dis bien « brièvement » car je pense que nous en avons déjà assez entendu. Mon but n’est pas de rappeler les nombreux freins que le coronavirus a mis à nos vies, mais de rappeler la force avec laquelle nous nous sommes battus.
Nous nous
sommes habitués à ce nouveau style de vie en oubliant parfois même les nombreux efforts
qu’ils nous ont été demandés.
Ceux d’être courageux, motivé, bienveillant et
humain (même si ; celui là paraît
évident!). Cette période
fut aussi difficile
sur le plan social dû aux barrières physiques qui nous ont séparés
cette année, que sur le plan du travail. Il a été difficile pour un grand nombre d’entre nous de
rester motivé durant cette période difficile… Néanmoins, Barral a fait de son mieux pour soutenir chacun d’entre nous, en
gardant ses portes grandes ouvertes tant physiquement que métaphoriquement.
Il est
enfin temps, désormais, de se dire au revoir, de se séparer pour que chacun
puisse battre de ses propres ailes.
A vous chers camarades,
chers amis, nous n’étions que de simples collégiens, de simples enfants,
il y a de cela quelques années. Au cours du temps nous avons appris à
nous connaître, nous avons ris, nous
avons pleuré, nous avons tissé un lien spécial qui nous réunit tous
aujourd’hui. Nous sommes plus qu’une
promotion, nous sommes une fratrie. Soyons fier, soyons sans regret, allons de l’avant, un futur prometteur
attend chacun d’entre nous.
A vous chers professeurs, c’est avec beaucoup
de reconnaissance et émotions que nous nous quittons.
A travers vos cours vous nous avez fait prendre conscience du monde dans lequel
nous vivons. A vous, qui avez su
prendre le temps de nous faire progresser tant sur le plan moral qu’intellectuel, à vous qui avez dédiez vos vies pour l’émancipation des élèves, à vous qui nous avez enseigné, qui nous avez soutenu,
nous vous adressons notre plus grande gratitude et notre plus profond respect.
Nous sommes de même, reconnaissant envers Mme Blanc qui nous a ouvert les portes de son école, de son collège, de son lycée et qui a su nous diriger sur la voie de la réussite. Nous quittons Barral, chargés de souvenirs que nous n’oublierons jamais. C’est avec honneur que nous dirons, « j’ai étudié à Barral ».
A tous nos camarades, nos amis, nos professeurs, à Mme Blanc et Mr Perez, à Barral, nous disons du plus profond de nos cœurs, Merci.
En 1959, lorsque le Général de Gaulle lui demanda : « Dois-je vous appeler Mademoiselle ou Madame ? », Giselle Halimi répondit « Appelez-moi Maitre ».
Gisèle Halimi, grande avocate engagée pour faire changer le monde, s’est éteinte le 28 juillet 2020. Aujourd’hui reconnue comme l’une des plus grandes féministes de notre siècle, de nombreuses voix s’élèvent pour que cette personnalité puisse être panthéonisée. A seulement
12 ans, Gisèle Halimi engage son premier
combat féministe. Elle entame une grève de la faim pour protester
contre le fait de devoir faire le lit de son frère. Combat qu’elle
gagne au bout de trois jours, ses parents finissant
par céder.
A 33 ans, elle décide de défendre Djamila Bouchapa, militante du FLN. Accusée d’avoir posée une bombe à Alger en 1959, Djamila Bouchapa est torturée et violée par des parachutistes français durant sa détention. Gisèle Halimi obtiendra l’amnistie de sa cliente en 1962. Un autre grand combat de Gisèle Halimi et la dépénalisation de l’avortement, combat qu’elle mène aux cotés de Simone Beauvoir. A 44 ans, elle fait partie des 343, des 343 femmes qui ont eu le courage de parler et de dire haut et fort, qu’elles ont subi un avortement. Un an plus tard, elle s’illustre en défendant la jeune Marie-Claire Chevalier lors du célèbre procès de Bobigny. La jeune fille de 17 ans, accusée d’avoir avorté illégalement après un viol est finalement relaxée à l’issue de son procès. Gisele Halimi a aussi lutté pour que le viol soit qualifié de crime en droit français. En 1978, elle est l’avocate d’Anne Tonglet et Araceli Castellano, deux jeunes femmes belges, victimes d’un viol collectif de cinq heures, dans une calanque près de Marseille, en août 1974. Hors du prétoire, Gisèle Halimi est bousculée, injuriée, menacée. Les hommes sont condamnés à 6 ans de prison. Ses plaidoiries sont utilisées par la sénatrice Brigitte Gros, qui dépose une proposition de loi sur le viol en 1978.
Pourquoi Gisèle Halimi ?
Parce qu’elle
nous laisse ses combats en héritage. En effet, ses combats ne sont toujours
pas terminés et il est de notre devoir de continuer ces combats, pour que nos enfants n’aient
plus à se lever pour être les témoins monde meilleur pour chacune, et chacun d’entre nous. la cruauté humaine.
Nous voulons un Son obsession
était la justice pour tous, et surtout pour toutes.
« Je dis aux femmes trois choses : votre indépendance économique
est la clé de votre libération. Ne laissez rien passer dans les gestes,
le langage, les situations, qui attentent à votre dignité.
Ne vous résignez
jamais ! »
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