La campagne d’inscriptions pour les nouveaux élèves, rentrée scolaire 2025-26, ouvre le lundi 4 novembre 2024, alors n’attendez pas et cliquez sur le lien suivant : http://www.barralcastres.org/inscriptions/
Les élèves des classes défense rendent hommage aux anciens élèves, morts pour la France
12 novembre 2021
Le 9 novembre 2021, dans le hall de notre établissement, au pied de la
plaque rendant l’hommage qu’ils méritent aux anciens élèves morts pour la
France pendant la Grande Guerre, les élèves des Classes défense de Barral ont
retrouvé le piquet d’honneur de leur unité marraine, le 8e RPIMa, pour saluer la mémoire de tous
les soldats d’hier et d’aujourd’hui tombés au Champ d’honneur.
Mais avant la cérémonie qu’ils avaient activement préparée, par la recherche de textes qui leur permettraient d’exprimer leur sentiment, le Général Réglat nous a fait l’honneur de nous offrir l’ancien drapeau de la SMLH (Société des Membres de la Légion d’Honneur) car une de nos élèves, Marie Fumey, sera désormais leur porte-drapeau pour les cérémonies commémoratives. Marie a été « coachée » pour l’occasion par Monsieur Lafourcade qui est le porte-drapeau habituel.
Ensuite, les élèves ont lu les textes qu’ils avaient sélectionnés et que leur professeur avait
remis en forme pour en faire
un hommage portant sens :
« En ce
jour de commémoration de l’Armistice du 11 Novembre
1918, les élèves des classes défense de Barral voulaient vous présenter quelques
témoignages en souvenir des Poilus de la Grande Guerre et plus largement en hommage à tous ceux qui se sont engagés
pour la défense
de la patrie au cours de l’histoire. En souvenir de ces hommes et de ces
femmes qui se sont battus, qui se sont sacrifiés au nom du Pays, au nom de ses valeurs,
pour la France, pays de fraternité, de liberté et d’égalité des droits, nous
nous inclinons nous jeune génération et nous leur rendons l’hommage vibrant
qu’ils méritent !
Nos poilus,
ont livré bataille avec abnégation et sans compter malgré leur jeune âge. Ils
ont combattu dans des conditions effroyables !
Lettre d’Eugène-Emmanuel Lemercier à
sa mère, 22 février 1915
« Tu ne peux savoir, ma mère aimée, ce que l’homme peut faire contre l’homme. Voici cinq jours que mes souliers sont gras de cervelles humaines, que j’écrase des thorax, que je rencontre des entrailles. Les hommes mangent le peu qu’ils ont, accotés à des cadavres. Le régiment a été héroïque : nous n’avons plus d’officiers. »
Lettre de Fernand Léger à Louis Poughon, 30 octobre 1916
« Les débris
humains commencent à apparaître aussitôt
que l’on quitte
la zone où il y a encore un chemin. J’ai vu des choses
excessivement curieuses. Des têtes d’hommes presque momifiées émergeant de la
boue. C’est tout petit dans cette mer de terre. On croirait des enfants. Les mains surtout
sont extraordinaires. Il y a des mains dont j’aurais
voulu prendre la photo exacte. C’est ce qu’il y a de
plus expressif. Plusieurs ont les doigts dans la bouche, les doigts sont coupés
par les dents. J’avais déjà vu cela le 13 juillet en Argonne, un type qui
souffre trop se bouffe les mains. Pendant près d’une heure avec des attentions
de chaque minute pour ne pas me noyer (car tu n’ignores pas que de nombreux
blessés meurent noyés dans les trous
des 380 qui ont 3 mètres de profondeur et pleins d’eau). […] Il faut savoir
ces choses-là. »
…et après eux, la France a encore perdu ses fils et filles
pendant la seconde
guerre mondiale, tant lors de l’invasion allemande de 1940 que lors des combats de la résistance intérieure ou extérieure. Le monde qui se croyait en
paix en 1945 se trompait : des guerres de décolonisation se sont succédé qui
ont aussi frappé le pays. Là encore le sang a coulé et les Français ne se sont
pas dérobés à leur devoir pour défendre la cause de leur pays. La guerre
d’Algérie, dernière mobilisation du contingent, qui a fait 25
000 morts militaires, fut la dernière expérience collective de pertes
militaires massives, et depuis les Français ont perdu l’habitude de voir leurs
soldats disparaitre en mission, mais les récentes pertes au Mali ont rappelé à
tous que la guerre n’avait pas disparu et qu’elle se menait sur d’autres
terrains et autrement.
Pour leur
rendre un hommage à la hauteur de leur sacrifice, nous avons cherché des textes
qui pourraient, par la profondeur de leurs mots, rappeler la valeur de leur
don, de leur engagement qui résonne encore aujourd’hui à travers les derniers
héros morts au champ d’honneur au cours des Opérations extérieures les plus
récentes : du Liban en passant par l’Afghanistan qui a particulièrement touché notre
unité marraine le 8e RPIMa, ou encore
par le Mali comme ce fut le cas il y a quelques semaines du regretté Sergent
Maxime Blasco, du 7e Bataillon des
Chasseurs Alpins. Ces hommes et ces femmes qui servent la France dans toutes
les armes et sur tous les territoires, hier comme aujourd’hui, sont nos modèles
et nous espérons un jour être dignes de leur sacrifice. Ils restent dans nos
cœurs et nos pensées, illustrant ainsi les propos de Jean d’Ormesson : « il y a quelque
chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire
des vivants ».
Ces absents,
ici, sur cette plaque, sont nos ainés de Barral, morts entre 1914-1918… mais
aussi tous les braves anonymes de cette Grande Guerre… ce sont aussi les Marc
Bloch, Pierre Brossolette, Manouchian et tous les autres héros de la résistance
qu’elle soit civile ou militaire : Marianne Cohn, par exemple, dont la
sculpture dans le parc de notre lycée rappelle, délicatement, le sacrifice pour
sauver des enfants juifs persécutés.
L’extrait du
poème de Louis Aragon dédié aux résistants du groupe Manouchian, exécutés par
les Allemands en février 1944 au Mont Valérien,
rappelle la grandeur du sacrifice de ceux qui se sentaient « Français de préférence » et qui ont versé leur sang pour leur terre d’adoption, leur terre de
liberté :
«
Vous n’avez réclamé ni gloire ni les larmes Ni l’orgue ni la prière aux
agonisants
Onze
ans déjà que cela passe vite onze ans Vous vous étiez servis simplement de vos
armes La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans
Vous
aviez vos portraits sur les murs de nos villes Noirs de barbe et de nuit
hirsutes menaçants L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce
qu’à prononcer vos noms sont difficiles Y cherchait un effet de peur sur les
passants
Nul
ne semblait vous voir Français de préférence Les gens allaient sans yeux pour
vous le jour durant Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient
écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE (…)
Ils
étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent Vingt et trois qui donnaient
le cœur avant le temps Vingt et
trois étrangers et nos frères pourtant Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. »
Il faut également rappeler
le nom de nos valeureux paras du « 8 » tombés à Uzbin, le 18 août 2008,
et les associer ainsi immédiatement à notre recueillement :
Sergent Damien BUIL, 31 ans,
Adjudant Sébastien DEVEZ, 29 ans,
Caporal-chef Nicolas
GRÉGOIRE, 25 ans, Caporal Julien LE PAHUN, 20
ans, Caporal Anthony RIVIÈRE, 21 ans, Caporal Kévin CHASSAING, 19 ans, Caporal
Damien GAILLET, 20 ans, Caporal
Alexis TAANI, 20 ans…
« C’est toute la nation française qui peut
rendre hommage à dix de ses fils. Certains n’avaient pas 20 ans. Ils ont donné
leur vie loin de leur pays pour faire leur devoir, pour la liberté des droits
de l’homme et pour des valeurs universelles qui sont au cœur de notre
République (…) » déclara le Président de l’époque Nicolas Sarkozy…en
tout, 89 soldats français sont tombés en territoireafghan…et nous pensons à eux maintenant.
Hommage à tous nos morts ! de Marie Quilichini
Leur sang a
marqué cette terre étrangère
Aux
fins fonds de ces montagnes, effroyable mort, effroyable coup de tonnerre.
Sortant
du fond des ténèbres, partir ne devient plus un rêve C’est leur promettre un
changement certain
Devant
d’énormes silences et l’arme de leurs assassins. Ils affrontent la mort sans
peine et sans contrainte
Juste
pour la patrie, fidèles et sans plaintes. La mort reste une ennemie,
Elle
est sans doute le reflet d’un bien sombre miroir Maquillant la réalité de la
vie en doute et en désespoir … Pour lui plaire à cette mort, faut-il savoir l
‘attendre !…
Elle
reste faite de mystères et dans le feu du diable, Sait mettre nos âmes à
vendre.
La
mort a fauché encore nos soldats
Sans
pitié , sans relâche , ils sont morts là-bas … Honorant leurs chefs en hommes
bien braves .
France! Oh!
France …écoute notre douleur «
Toi
qui peine à lever le bras , quand arrive leur « heure » … Sous ce
ciel Afghan, terre des ténèbres
Plusieurs
de nos soldats sont couverts de notre drapeau tricolore Laissant pleurer ,
familles et amis ,qui les accompagnent de nos chants funestes.
Conflit
bien étrange sur cette terre Afghane,
« HONNEUR »
à nos amis, » SALUONS » nos frères d’arme HOMMAGE à tous nos morts …
»
En 2019, le ministre
Edouard Philippe, lors d’un discours
en souvenir de la guerre d’Indochine avait souligné : « la chance unique qu’a la France de pouvoir compter, génération après génération, sur
des hommes et des femmes
prêts à sacrifier leur vie pour défendre
ses valeurs et ses citoyens. Des hommes – comme les premiers maîtres Cédric de PIERREPONT et
Alain BERTONCELLO, tués pendant l’opération de sauvetage des otages au Burkina Faso – qui, quelle
que soit la situation, y compris la plus périlleuse, n’hésiteront pas à «
combattre jusqu’au bout » pour reprendre les mots
du général de CASTRIES. Parce que c’est leur devoir.
Parce qu’en faisant comme leurs prédéces- seurs, le choix exigeant de défendre
leur patrie, ils s’inscrivent dans la plus noble des traditions. Celle de la
France combattante et éternelle. »
Le Président Macron a aussi
insisté sur le sens de ces sacrifices qui font pleurer la France entière quand
elle les touche : « Une vie arrêtée n’est pas une vie perdue. Une vie arrêtée en pleine
jeu- nesse, en pleine conscience aussi, n’est pas une vie perdue. Une vie
donnée n’est pas une vie perdue. Celui qui meurt au combat, dans
l’accomplissement de son devoir, n’a pas seulement ac- compli son devoir, il a
rempli sa destinée. Ce n’est pas un sacrifice, non. C’est le sens même de
l’engagement, la part tragique de la mission(…). Cette indicible part obscure de l’engagement, celle qui fait sa force et sa clarté,
celle du don que chaque soldat à chaque mission consent à la nation. […] »
Charles Péguy, patriote et poète, avait
écrit, en son temps, un long poème rappelant les béatitudes,
en mémoire des soldats français morts au combat :
«
Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre. Heureux ceux qui sont
morts d’une mort solennelle.
Heureux
ceux qui sont morts dans les grandes batailles, Couchés dessus le sol à la face
de Dieu.
Heureux
ceux qui sont morts sur un dernier haut lieu Parmi tout l’appareil des grandes
funérailles. »…,
Chef de section au 276e
Régiment d’Infanterie de Coulommiers il tomba le 5 septembre 1914 lors de la
contre-offensive de la Marne. « Le lieutenant Péguy a été un « tué à l’ennemi »
comme tant d’autres, dira sa fiche individuelle. Mort réglementaire donc, mort
exemplaire d’officier, mort par devoir patriotique. Mort impromptue aussi, à
une heure où les certitudes des chefs sont ébranlées et où les civils en
uniforme découvrent une guerre qu’ils n’attendaient pas. […] Mort à l’horizon,
ni espoir de victoire. Mais mort au premier combat à découvert, face à un
ennemi enfin visible ; mort à l’ancienne, à la loyale et pour l’honneur, telle
que Péguy l’a toujours envisagée. » écrivit Jean- Pierre Rioux pour
souligner sa bravoure.
Le sacrifice de nos ainés reste donc dans nos mémoires,
mais, malheureusement, nous avons parfois le sentiment que ce sacrifice n’est
pas reconnu à sa juste valeur, surtout
lorsque certains, utilisant l’histoire à des fins politiques, passent leur
temps à demander pardon aux ennemis d’hier.
Un anonyme, le Sergent P, a couché, en vers, les affres de la bataille
et de la mort au combat, mêlés d’amertume face au déferlement de
haine subi régulièrement par sa chère patrie
:
«
Sans hâte dans la nuit sombre, un soldat avance, Seul le bruit de ses pas perce
le long silence.
C’est
la garde, et sous l’œil des étoiles amies, L’ombre veille au repos du camp tout
endormi. En marchant dans le sable il songe à la bataille Qui l’a fait ce matin
enfant de la mitraille.
Ce
baptême du feu, il l’a tant attendu!
A
son intense appel la poudre a répondu. Sous l’orage, en soldat, il a su se
dresser Et narguer de la Mort le présent empressé. L’ennemi a ployé au vent de
sa ferveur,
Et
de la Faucheuse il a reçu les faveurs. Lorsque le choc passé, il a levé la tête,
Il
s’est vu seul debout, défiant la tempête; A son côté, gisant, un cadavre endormi:
Comme
en rêve il a vu le corps de son ami… Il s’est précipité, refusant l’évidence,
Le
cœur emballé dans une folle cadence; Voyant son camarade étendu dans la plaine,
Il s’est soudain figé, abruti par la peine.
«
La mort, c’était donc ça! » murmurait sa douleur,
«
Un frère de combat tombé au Champ d’Honneur! » Cruel enseignement pour un
enfant du feu,
Qui
quêtait sans y croire un destin plus heureux !
La
révolte soudain prit corps en son esprit, Vainqueur sans coup férir de son cœur
tout épris ; La France était blessée par la mort d’un héros, Pendant qu’en son
pays on brûlait son drapeau !
Ce blason bien-aimé, brodé sur son
treillis, Sur son propre sol était tant souillé, haï !
Qui méritait la mort ? Son frère ou
bien le traître Qui d’un pays d’accueil se prétendait le maître ?
« Pourquoi fais-je la guerre en ces
contrées lointaines Quand la France en sa terre endure tant de haine ? » (…)
Nous laisserons à Clément Frison Roche, Mort pour la
France, avec 12 autres de ses compagnons en opération au MALI, le 2 décembre
2019, le soin d’amplifier notre hommage avec son poème
« Pour que vive la France »
« Ainsi, toujours poussés vers une
étrange quête Nos pères s’en allaient-ils bravant la destinée, Tantôt l’air
abattu par le poids des conquêtes, Tantôt l’air guilleret de leurs jeunes
années.
Sur les champs de bataille, côtoyant la laideur, Ils connaissaient la vie et ses
plus tristes heures. Pas un ne regrettait mais tous avaient au cœur Ce que
signifiait mourir au champ d’honneur.
Du
plateau de Pratzen où la brume se fane,
Des tranchées de Verdun aux rizières du
Tonquin, Par-delà le Djebel et les vallées afghanes,
La
souffrance et la peur étaient leur quotidien.
Mais pour que vive la France et la
gloire de son nom, Ils portèrent au front son prestigieux emblème,
Et subissant
l’affront jusqu’à celui suprême,
Ils
tombèrent en héros sous le feu des canons.
Les
yeux levés au ciel implorant le pardon,
Leurs corps meurtris exhibait une
douleur extrême, Et dans l’ultime soupir sur leurs visages blêmes, Leurs lèvres
murmuraient ce cantique moribond :
« Oh tendre France, douce gardienne
de mon baptême, Prenez ici ma vie, je vous en fais le don,
Veillez sur ma famille et tous les gens
que j’aime, Et rendez je vous prie
mon sacrifice fécond… »
Toi France, ingrate mère à la parure ternie,
Laisseras-tu leurs cris se perdre dans la nuit
?
Ils t’ont donné leur cœur, ils t’ont
donné leur vie, N’est-ce pas révoltant que nul ne les envie ?
À tes illustres fils tombés pour la
patrie, Plutôt que souvenir tu préfères l’oubli,
À tes jeunes enfants disparus
aujourd’hui, Plutôt que bienveillance tu préfères le mépris.
Qu’adviendra-t-il de nous ta jeune
génération ? Parmi les injustices de tes institutions,
Et le désintérêt
de ta population,
Ne
saurons-nous jamais où part ton attention ?
Quel
sort réserves-tu à ceux qui serviront ?
Nulles considérations, seules quelques
concessions ! Pourtant tu le sais bien, nous qui te chérissons,
Nous
ne demandons rien qu’un peu de compassion !
Et s’il m’advenait un jour de périr en ton nom, Ce serait
avec foi mais non sans une question, Pour que revive France et la gloire de son
nom, Je te lancerais sans haine ce dernier affront,
Tandis
que mon chant du cygne, funeste merveille, Pareil au flot gémissant de mon sang
vermeil,
Fera couler ces mots aux mille résonances :
« France, ma France, qu’as-tu fait
de ta reconnaissance ? »…
…cette
reconnaissance, Clément, elle est dans « ce bout de France » que nous incarnons
aujourd’hui, devant cette plaque, et nous nous inclinons avec émotion devant votre sacrifice, et celui de vos
pairs, dont la jeunesse rappelle la nôtre aussi.
Nous voulons
dire à tous ceux qui se battent pour nous et qui assurent notre défense, que
nous avons parfaitement conscience de leur engagement et de l’ampleur du
service qu’ils nous rendent. Nous leur disons, tout simplement, merci.
Et pour tous ceux qui sont tombés, nos prières s’adressent à Dieu et à St Michel, le saint patron
des paras, pour qu’il les accueille et
les garde avec lui, car ils sont morts en servant la France. Ils sont
morts, en défendant les valeurs
du monde libre.
Ils sont morts pour qu’en France, comme
dans tous les pays où nos
armées sont engagées, chacun puisse vivre en paix, mais « La liberté a souvent, hélas, le goût du
sang versé. L’histoire de notre pays l’enseigne » rappela le
Président de la République lorsqu’il salua la mémoire
des 13 soldats tombés avec Clément, ce jour-là, au Mali :
« Vous étiez treize soldats, treize engagés volontaires. Engagés
pour une idée de la France qui vaut d’être servie partout où il faut défendre
la liberté des hommes et où la Nation le décide. Un engagement profond, modeste
et discret, qui n’est rendu public que par le sacrifice ultime. Loin du fracas
des mots inutiles. Volontaires, car chacun avait choisi, seul, exerçant son
libre arbitre, de parcourir tout le chemin de la force et de l’honneur d’être
homme. Ainsi, ce que nous saluons aujourd’hui, c’est non seulement le devoir de
chacun de ceux qui, à leur place, servaient la
France
sous les armes, mais l’acceptation lucide et profonde de
ce devoir, qui fait du soldat français un citoyen d’autant plus admirable ».
Engagement,
sacrifice ultime, devoir, volontaire,
force et honneur des mots qui s’appliquent non seulement à ces héros,
mais aussi à ceux de toutes nos guerres. Des mots que nous devons
garder en mémoire car ils ne sont pas morts pour rien. Leur idéal
transcende leur mort.
Au Général
Marcel Bigeard, résistant,
qui s’est également illustré lors des guerres d‘Indochine et
d’Algérie, secrétaire d’État à la Défense nationale et aussi député,
nous laisserons la conclusion de notre cérémonie :
«
Pour faire notre pays il a fallu des millions de croix Qui n’a pas un ami, un
père qui n’est plus là ?
La
France, aujourd’hui, doit leur dire merci D’avoir offert, comme ça, leurs 20
ans
La
France, aujourd’hui, a besoin encore, Que l’on n’oublie pas ses morts
Le
jour où nous chantons, ils sont soudain vivants Parmi nous
Et
quand nous défilons, ils sont là devant nous La France, aujourd’hui, doit leur
dire merci D’avoir offert, comme ça, leurs 20 ans
La
France, aujourd’hui, a besoin encore que l’on n’oublie pas ses morts Quand ce
sera le temps d’aller retrouver nos compagnons,
Malgré
nos cheveux blancs, ils nous reconnaîtront Le cœur de la France battra toujours
A la cadence
de ses tambours
Elle
ne peut mourir tant que ses enfants N’auront pas peur d’offrir leurs 20 ans
Pour que vivent les hommes de ce monde Dans la liberté et dans la paix
Une
paix acquise par mille et mille parcelles de gloire ».
Après ces lectures, les élèves déposèrent la gerbe des anciens de Barral, qui étaient présents avec nous ce jour-là. Madame la députée Roque, qui nous fit l’honneur de se joindre à nous pour la cérémonie, déposa aussi sa gerbe de fleurs.
Et les élèves eurent, enfin, le plaisir de remettre, aux paras du « 8 » du piquet d’honneur, le bleuet qui symbolise le sacrifice des héros de 14-18.
Après une Marseillaise, entonnée en chœur, Madame la députée s’est approchée pour féliciter les élèves des classes défense pour leur engagement et pour la qualité de leur cérémonie.
Les commentaires sont fermés.