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Mercredi 16 septembre 2020, 54 élèves de 2° et 1ère des Classes Défense de Barral, accompagnés de leur professeur référent, Valérie Piétravalle, de la direction de l’établissement et de M Jacquet, éducateur, ont eu l’immense privilège et honneur d’être conviés à la cérémonie de commémoration de la bataille de Dien Bien Phu, présidée par le Chef de corps, le Colonel Prod’Homme. Trois de ces jeunes, accompagnés par Mme Pietravalle et Mme Blanc, ont déposé une gerbe sous le monument aux morts qui trône sur la Place d’Armes du Quartier Fayolle, en hommage aux soldats du 8 tombés pour la France.
Ce régiment hors norme fut créé
pour répondre aux conditions particulières du combat de guérilla que la France
dut affronter lors de la guerre d’Indochine. L’armée française avait alors
besoin d’un régiment très mobile, efficace dans ses déplacements et ses
méthodes de combat, intrépide et audacieux. Ainsi le 28 février 1951 à Hanoï,
les plus « têtes brulées », comme aime à le raconter le Major Antoine,
intégrèrent le 8e bataillon de parachutistes coloniaux fondé par De
Lattre de Tassigny, plus tard appelé 8e
RPIMa. Il livra de nombreux combats et notamment lors de cette terrible
bataille de Dien Bien Phu. Le 8e
« CHOC » fut, avec le 1er BEP, le seul bataillon parachutiste à
participer de bout en bout aux combats dans cette cuvette, dont le récit reste
si bien illustré par la chanson de Jean Pax Méfret. Une bataille acharnée qui
débuta le 21 novembre 1953 pour s’achever le 7 mai 1954. 66 ans déjà. L’ancêtre
du régiment castrais le 8e RPIMa, largué le 21 novembre, fut de tous les
engagements sous les ordres du capitaine Tourret : contrôle de la cuvette (opération,
«Castor») évacuation de la garnison de Laï Chau (opération «Pollux»),
reconnaissance profonde au Laos, contre-attaques du fond de la cuvette… Le
bataillon, décimé par les combats (162 tués sur 978 parachutistes largués et
environ 600 blessés) ne capitula pas. Malgré la résistance acharnée des paras
héroïques décidés à tenir la cuvette coute que coute, les différents postes
tombèrent sous les coups de l’ennemi le 7 mai 1954. Beaucoup y laissèrent la
vie, tandis que leurs frères d’armes, prisonniers du Vietminh, prenaient la
direction de camps de concentration dont la brutalité et l’inhumanité n’avaient
rien à envier aux camps nazis. Seulement une centaine d’hommes revinrent des
camps de prisonniers. Les gars qui étaient de souche indochinoise furent
souvent exterminés… Chez les Européens, une dizaine a essayé de se faire la
belle; un seul a réussi, le sergent Cuq.
Le « 8 » trouve là son
plus solide ciment : les liens de
fraternité et de cohésion primordiaux dans ce régiment prennent leur source
dans cette souffrance et cette abnégation, dans le sang versé à Dien Bien Phu
et plus tard sur d’autres champs de bataille. Cette page d’histoire
contemporaine, effacée de nos livres d’histoire, a reçu hier soir, mercredi 16
septembre 2020, un vibrant hommage rendu par le Colonel Prod’homme et ses
paras.
Ils ont rappelé, images
d’archives et lettres à l’appui, les 70 ans d’heures souvent sombres, mais
glorieuses aussi pour le «8».
Dans une époque où l’histoire fait souvent polémique à cause des confusions avec les Mémoires, la cérémonie s’inscrit dans le témoignage et le rappel des faits du passé. Notre Patrimoine commun est forcément fait de grandeurs, de splendeurs, de misères et de drames, et il convient de n’en rien occulter. Les élèves d’Enseignement Défense de Barral ont pu, l’espace d’une soirée, découvrir le lien étroit qui unit le régiment au peuple castrais, comme le montre l’écusson mariant la Chimère, l’encre et le parachute du « 8 » sur fond de devise castraise : le « Debout » des Castrais résonne avec le « Volontaire » des paras du 8 illustrant de la plus belle manière le fameux lien Armée-Nation !
Les jeunes barraliens, très émus tout au long de la cérémonie ont posé sur le papier leurs sentiments et, ont trouvé les mots pour immortaliser ce beau moment vécu et le faire partager. Ainsi Rayan a expliqué : « Hier soir, nous avons participé à une commémoration en l’honneur de nos soldats morts en héros pour la France. Durant cette cérémonie, j’ai ressenti des émotions particulières, notamment de l’honneur d’avoir pu participer à un tel événement, mais aussi de la fierté d’avoir pu représenter les classes d’enseignement défense de Barral en déposant une gerbe de fleurs pour rendre hommage aux soldats morts pour la France. J’ai appris beaucoup en regardant les images d’archive projetées sur la façade du régiment et en écoutant les textes de la bataille de Dien Bien Phu. En fait j’ai vérifié ce que disait Léonard de Vinci : « Toute connaissance commence par des sentiments » C’est dans ce but que j’ai voulu participer à l’enseignement défense de Barral : je voulais ressentir des émotions fortes, voir l’histoire de notre patrie sous un autre angle, faire des rencontres comme celle d’hier et pouvoir avoir la possibilité de montrer à d’autres personnes l’importance de connaitre des événements marquants tels que la bataille de Dien Bien Phu. Je vous remercie, Colonel, d’avoir pu nous accorder un tel honneur en nous invitant pour cette commémoration. »
Nawel écrit aussi: « Ce fut important d’assister à la
cérémonie de commémoration de la bataille de Dien Bien Phu pour moi, non
seulement parce que c’est un devoir, un devoir de mémoire, se souvenir de ceux
qui se sont battus sans relâche, de ceux qui sont morts pour que d’autres
vivent, vivent libres. Morts pour la France, pour notre pays.
Et puis je suis fière en pensant que plus tard, je pourrai
transmettre aux générations futures ce qu’on est en train de me transmettre
aujourd’hui, parce que cela est essentiel.
Sans le savoir, ces militaires ont œuvré et continueront à
chaque évènement à nous transmettre des valeurs, par un discours, une parole,
ou simplement en les voyant tous réunis, pour rendre hommage à leurs anciens. Cela
cultive mon souhait d’être parmi ces soldats dans quelques années. Ce serait la
plus grande et la plus belle des satisfactions. »
Cassandre rajoute une jolie réflexion aux propos de
Nawel : « Quand on habite à Castres on passe souvent devant le grand
portail du 8 et nous mercredi soir on a été invité à rentrer. Souvent on voit
les militaires défiler à la cérémonie du 11 novembre ou postés à la guitoune de
garde mais là, nous, là on pouvait entrer dans leur espace de vie ! Je me
suis sentie VIP avec un accès aux coulisses du spectacle. Sur ce portail il y a
écrit VOLONTAIRE en lettres dorées, pendant cette cérémonie on était tous
différents mais ce qui nous rassemblait c’est qu’on était tous volontaires pour
être là !
Avant l’invitation je ne savais pas ce que c’était Dien Bien
Phu alors j’ai regardé un film et pendant la cérémonie entendre les noms de
Béatrice, Dominique, Isabelle, Gabrielle ça m’a refait penser à tous les hommes
qui se sont battus dans ces collines. Ils y sont allés alors qu’ils savaient
qu’ils allaient sûrement mourir, que c’était la fin de la guerre d’Indochine,
que la France avait perdu, mais ils sont allés au bout parce qu’ils savaient
qu’ils représentaient la France et qu’on comptait sur eux.
J’ai aimé être là ».
Clémence souligne également son admiration pour l’abnégation
dont font montre les militaires dans leurs combats quotidiens :
« J’ai été très impressionnée par l’esprit de cohésion et de fraternité
présent dans le régiment, écrit-elle, et par le respect mutuel entre les
soldats et les gradés. J’ai réalisé en écoutant le discours sur la bataille de
Dien Bien Phu que le devoir de mémoire est plus que nécessaire pour se souvenir
et respecter la mémoire des soldats qui sont morts dans cette terrible
bataille. A la suite de cette cérémonie j’éprouve encore plus de respect pour
ces hommes et femmes qui risquent leur vie pour nous citoyens. »
Et Anna de
conclure : « J’ai été très honorée d’avoir eu l’occasion d’assister à
cette cérémonie et de pourvoir ressentir le lien important qui est tissé entre
le 8e RPIMa et nous, les élèves de Barral. Cela nous permet de mieux comprendre
le monde qui nous entoure. De plus la remise de médailles pour ces quatre
militaires fut émouvante, le récit de leurs missions a réveillé en nous
une grande fierté pour ces hommes et femmes courageux, qui tous les jours
défendent les principes et valeurs de notre pays. Puis le documentaire sur
la terrible bataille de Dien Bien Phu nous a éclairé sur les effroyables
moments de la guerre et les risques encourus sur le terrain. Le court
métrage a renforcé le devoir de mémoire que nous, jeunes
générations, ne devons pas oublier afin de ne pas commettre les mêmes
erreurs et de continuer d’honorer les sacrifices faits sans hésiter par tous
les militaires. Enfin, le défilé nous a permis de voir la discipline,
l’engagement et la puissance de tous les volontaires. Avec toute ma
gratitude. »
Le projet
engagé pour l’année avec ces élèves a donc commencé par un grand moment très
fort qui a eu un immense impact et a donné du sens à leur recherche autour du
lien Armée-Nation et sur l’importance de le renforcer pour le bien commun.
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