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Conférence Enseignement Défense : La base arrière et le soutien des familles pendant une mission en Afghanistan
11 novembre 2021
Nous avons assisté à une émouvante conférence de Mme Aragones, le mardi 19 octobre, sur le thème de la base arrière et le soutien aux familles du 8e RPIMa pendant une mission en Afghanistan en 2008 . La base arrière est la partie non projetée du régiment. Elle reste en soutien et se charge du transport, de l’alimentation, etc. Madame Aragones est la conjointe du Géneral Aragones mais c’est avant tout une femme et mère de famille et c’est ce qui donne tout son sens à cette conférence sur « la base arrière et le soutien des familles durant la guerre d’Afghanistan.
Lors de cette conférence, Mme Aragones
nous a tout d’abord expliqué comment soutenir les familles et créer un lien
entre elles. Dans un second temps, elle nous a plus précisément décrit
l’accompagnement dont elles ont bénéficié et celui qu’elles ont créé avant et pendant
la mission en Afghanistan et enfin le retour des soldats dans leurs foyers.
En France, l’Armée de Terre est composée d’environ 115 000 militaires. Le 8ième RPIMa de Castres compte environ 1200 hommes et femmes, qui sont pour la plupart des jeunes.
Ce sont 250 familles qui doivent vivre
au rythme du régiment (entraînements, exercices, missions) et s’adapter aux
temps d’absence des militaires dans les familles. Madame Aragones a donc
longuement expliqué les difficultés que rencontraient les familles de soldats.
Le « défaut » d’être marié(e) à un militaire est l’instabilité.
En effet, les familles déménagent tous
les 4 ans ce qui engendre :
Une
nouvelle maison : le stress du déménagement,
Une
nouvelle école pour les enfants : la bonne intégration scolaire,
Un
nouveau travail pour le partenaire civil : une embauche difficile quand
l’employé ne propose pas un contrat à durée déterminée et fixe,
Au
total par la famille Aragones, a vécu 20 déménagements et les enfants ont
fréquenté 9 écoles différentes en peu de temps ! Le fait de bouger
souvent, créé des déchirements, des déracinements familiaux et amicaux
difficiles. Pour limiter cela certains ont choisi le célibat géographique. Cela
consiste à ce qu’un militaire soit muté tout seul et laisse sa famille à un
endroit fixe. Malheureusement ce système a entraîné beaucoup de divorces et de
problèmes familiaux.
L’avantage d’appartenir à cette grande famille
des paras, ce sont les expériences partagées avec des inconnus, eux aussi
militaires, devenus plus tard, des amis souvent proches. Lors d’un traumatisme,
cet entourage permet à l’autre d’être accompagné par un groupe solidaire et
compréhensif. Pour souder les liens, le Chef de Corps organise régulièrement
des rencontres entre les membres pour qu’ils puissent faire connaissance et
sociabiliser ensemble.
I . La base arrière
On appelle base arrière la partie qui
reste au régiment. Elle a comme vocation de
rester en soutien. On y trouve les ressources humaines, la logistique,
tout ce qui est en lien avec le transport, l’alimentation… Lorsque la base
avant est projetée en opération, la base arrière est sous le commandement du
Colonel en second, donc de l’adjoint du Chef de Corps.
Madame Aragones a, d’abord, présenté
la structure institutionnelle. Cette structure est constituée de l’action
sociale de la défense (deux assistantes sociales au régiment qui s’occupent des
prestations sociales), de la cellule d’aide aux familles, de la cellule défense
mobilité qui s’occupe de tout ce qui est soutien financier, aide à l’emploi ou
à la formation, les cartes famille pour les déplacements SNCF, par exemple,
avec certaines réductions et le bureau environnement humain. Elle a mis en
place dans chaque régiment ces structures pour mettre en œuvre différentes actions
de soutien et d’accompagnement des familles. Il y a aussi le club sportif et
artistique de la défense qui est une association loi 1901. Il y en a un dans
chaque régiment, il est chargé d’organiser des activités culturelles et
sportives au sein des armées. Le régiment accueille une quinzaine de clubs
(musculation, gymnastique, cuisine, peinture, sculpture…).
Elle a, ensuite, focalisé sur les
initiatives régimentaires. Ces initiatives sont prises par le Chef de Corps.
Plusieurs activités sont organisées au sein du régiment pour que les familles
puissent se retrouver, se rencontrer afin de faire connaissance. Le 8ème RPIMa
a, par exemple, inauguré une nouvelle activité l’année dernière : une
tombola avec de gros prix, une voiture à gagner… Les gains récoltés ont permis
de financer en partie l’arbre de noël des familles du régiment. Ensuite,
d’autres petits évènements qui font vivre la communauté militaire de la caserne
sont organisés tout au long de l’année : la chasse aux œufs de Pâques, les
journées des familles et des nouveaux arrivants, les portes ouvertes…
Enfin, elle a
insisté sur les initiatives individuelles, plus informelles, prises en partie
par l’épouse du chef de corps. Là, sont imaginées, organisées et proposées un
certain nombre d’activités pour parfaire et étendre le lien entre les épouses
et les familles. Le but étant de créer une sorte de cocon protecteur pour que
les soldats soient rassurés quand ils partent en mission, pour éviter qu’ils ne
s’inquiètent de laisser leur famille seule ou isolée. La plus ancienne
initiative individuelle est celle des « épouses-relais ». Elle
consiste à s’appuyer sur la structure hiérarchique du régiment, par exemple
l’épouse du Chef de Corps va avoir les coordonnées téléphoniques des épouses des
commandants d’unités qui elles-mêmes vont avoir les coordonnées téléphoniques
des épouses des chefs de sections qui elles-mêmes vont pouvoir contacter les
groupes et les épouses de chaque section. L’objectif est de pouvoir faire
passer l’information dans n’importe quel sens et que la communication soit
rapide. D’autres activités sont organisées, comme par exemple des rencontres,
des repas, des signes de reconnaissance (des broches, des polos, des sweats,
des casquettes, des masques, un slogan « ensemble on assume, on assure »…), des
soirées concerts, des activités en plein air… Toutes ces activités permettent
de se soutenir et de créer un lien entre les épouses, une vraie cohésion pour
être plus forts. Toutes ces démarches sont entreprises
pour soutenir et créer du lien lors des « tempêtes » a déclaré Mme
Aragones.
II . La préparation spécifique à la
mission en Afghanistan en 2008
Soudain le ton
a changé et dans la salle nous l’avons tous ressenti, c’est un ton plus grave
qu’emprunte notre interlocutrice lorsqu’elle évoque la préparation nécessaire à
la mission en Afghanistan. « Pendant
trois semaines vous n’entendrez pas parler de votre mari », c’est ainsi
qu’a débuté son récit.
Cette mission
était spécifique car elle était différente et elle s’annonçait difficile. De ce
fait, la base arrière a été adaptée de manière très particulière. La mission
devait se dérouler de juillet jusqu’en décembre 2008.
Le régiment s’y était conditionné
depuis longtemps. La femme du Chef de Corps et lui-même organisèrent une
conférence pour prévenir des conditions rustiques et des dangers prévus sur le
terrain. L’équipe savait que cette mission était risquée. Ils n’allaient avoir
aucune communication ni base militaire solide les trois premières semaines. En
effet, pour seul couchage, ils allaient se retrouver sous une tente avec un
duvet et pour seul refuge, ils allaient dormir en plein désert.
L’opération militaire débuta alors
avec le départ du Chef de Corps, le Colonel Aragones (devenu depuis
Général) pour qu’il fasse un premier
état des lieux fin Juin 2008, les autres soldats le rejoignant en Juillet.
Petit à petit, les
« épouses-relais » reçurent des photos et des nouvelles qu’elles
dévoilaient alors à la population à travers un blog. Les familles proches
furent même aidées par une liste d’artisans partenaires choisis par le 8ème
RPIMa qui leur assuraient prioritairement leurs services. Par exemple, si une
épouse de militaire avait soudainement besoin de l’aide d’un électricien, son
cas passerait devant tous les autres clients. Ce système des épouses-relais
activé a permis de libérer moralement et mentalement les maris partis en
mission en Afghanistan.
De plus, les épouses du 8ième
RPIMa avaient signé un partenariat avec les artisans de Castres afin d’être
prioritaires lorsque leur mari n’était pas là. Par ailleurs, tous les dimanches
midi, toutes celles qui le souhaitaient, se retrouvaient pour aller
pique-niquer avec les enfants à Gourjade.
Ensuite, l’opération « ruban
jaune » a été mise en place. Cette
idée vint de la famille Aragones qui avait vécu aux Etats-Unis et qui avait
connu cette tradition fraternelle là-bas. Symbole de soutien, les Américains
accrochaient un ruban jaune à l’avant de leur voiture pour signaler à la
population une opération extérieure en cours. Lorsqu’un membre de leur famille
partait en mission, les familles en signe de soutien, attachaient un ruban
jaune sur le perron de leur porte, sur leur voiture, sur eux …
Ainsi, la base arrière se réunit une
fois par semaine pour les confectionner. Très rapidement, avant que la mission
ne se mette en place, ces rubans furent mis en vente à 2 euros auprès des
commerçants de Castres qui ont joué le jeu pour montrer la symbiose entre la
ville et son régiment. L’argent récolté a permis d’acheter des cartes prépayées
et des douches individuelles pour les soldats partis en mission.
L’aventure
afghane se déroula paisiblement jusqu’au chaos du 18 août 2008. Notre conférencière s’effondre, ses
mots restent comme coincés, noués dans sa gorge, un silence pesant emplit
désormais la salle. Ce jour-là, aux alentours de 15h alors qu’un groupe de 23
parachutistes américains et français et un interprète faisaient un tour de
reconnaissance dans la vallée d’Uzbin en Afghanistan, des talibans, situés sur
la crête, ouvrirent le feu. Environ deux heures après, les renforts français et
américains arrivèrent pour évacuer en urgence les blessés. Le combat dura ainsi
jusqu’à minuit où des hélicoptères et avions américains reprirent le contrôle
de la situation.
Le 18 août 2008 au soir, le Général
Aragones appela son épouse. Il lui demanda de se préparer à annoncer une
mauvaise nouvelle. Elle laissa ses enfants à des proches pour se retrouver
seule. Suite à cette embuscade, le bilan fut lourd pour les Français et leurs
alliés. Le corps de l’interprète fut retrouvé mutilé. Dix hommes furent tués.
Vingt-et-un blessés français et deux afghans furent aussi à déplorer. Huit
soldats du régiment de Castres dont deux pères de famille, un qui attendait un
bébé et l’autre en en ayant déjà un de trois mois, étaient décédés. C’étaient
des hommes jeunes, à peu près 20 – 30 ans, « C’était le drame
absolu » nous a expliqué Madame Aragones avec beaucoup d’émotion, encore
aujourd’hui, quand elle revit avec nous la situation. Il y avait aussi très peu
d’informations sur le moment donc il était délicat de gérer les horribles
annonces. « On réalise alors que
l’on peut mourir au combat », s’exclame notre oratrice essayant de dompter
la tension qui perce sous sa voix…« une réalisation brutale, un (r)éveil
des consciences, un choc psychologique. Savoir dire à une amie que son mari ne
rentrera pas ce soir, ni demain, ni jamais…A partir de ce moment-là il faut
être présent pour les autres 24h/24, répondre à 2h du matin, gérer une crise
d’angoisse, calmer et rassurer les épouses » nous explique notre conférencière toujours
très émue…Au retour des soldats, c’est être toujours alerte, « garder
les yeux ouverts et observateurs », prévenir sur les syndromes post
traumatiques » ajoute-t-elle…
Le choc et l’impact de ces pertes ont
été nationaux. La
catastrophe fut diffusée intensivement à travers les radios ou d’autres
journaux. Les journalistes furent intrusifs autant dans les vies privées que
dans l’intimité du deuil des personnes affectées. Ils questionnaient sur des
sujets douloureux sans réponse parfois.
Le corps militaire, apportant son
soutien très solide, accompagna les membres du 8ème RPIMa à l’Hôtel des
Invalides, à Paris, le 20 août pour que Nicolas Sarkozy leur rende un Hommage
National. Toutes les victimes reçurent la Légion d’Honneur et le 8ème RPIMa se
vit attribuer le titre « d’unité d’élite ».
Il y eut « un avant et un après
Uzbin » selon le commandant de l’aviation légère de l’Armée de Terre. En
effet, le gouvernement renforça la tactique de l’Armée avec une plus grande
utilisation des hélicoptères d’attaque et de manœuvre.
Ensuite, a eu lieu une cérémonie à
Castres pour rendre hommage aux disparus. Mi-septembre, les membres du régiment
ont pu se déplacer pour aller à Kaboul. Ce déplacement a été autorisé par le
président de la République, Monsieur Sarkozy, pour les familles qui voulaient
absolument se rendre sur place malgré le contexte de guerre. Ce voyage a duré
48 heures durant lesquelles une stèle fut inaugurée sur place et des pétales de
roses furent déposées, grâce à des hélicoptères, sur le sol Afghan. A partir de
ce moment-là, les familles des soldats malheureusement morts ont commencé leur
travail de deuil, au milieu du chaos de la guerre.
« L’accompagnement des familles
des blessés, et des tués mais aussi des familles qui vont bien par
l’institution est essentiel » nous a expliqué Madame Aragones et c’est
dans ces moments difficiles que cela se sent. Le climat était anxiogène.
L’action sociale de la défense a travaillé dans l’urgence mais aussi sur le
long terme (écoles, aumôneries, emplois…), la CABAT (Cellule d’Aide aux Blessés
de l’Armée de Terre) est intervenue très rapidement et a assuré l’hébergement
de toutes ces familles quelles que soient les conditions. Elle a donc pris en
charge tout cet aspect d’accompagnement des blessés. De plus, l’aide à l’emploi
a permis aux veuves de pouvoir trouver un travail. Aujourd’hui, Sandrine….
travaille au régiment, elle a été soutenue et encouragée car maintenant, le
régiment, c’est aussi sa famille ; Aurore…. travaille près de la Rochelle.
A ce moment-là, tout le monde ressentait ce climat anxiogène. Pour canaliser
toutes les angoisses, l’accompagnement psychologique était disponible, sur
rendez-vous, pour toutes les familles qui le souhaitaient.
En conséquence de ce drame,
l’opération « rubans jaunes » a explosé : pour marquer leur
soutien aux militaires et à leur famille des demandes sont parvenues de toute
la France. On est passé à
une production intensive : des kilomètres de ruban ont été façonnés, ces
rubans ont été expédiés partout en France et dans le monde entier ! a
souligné Madame Aragones. On réapprovisionnait tous les jours les commerces de
Castres. Les entreprises ont été solidaires et celle de Pierre Fabre en a
commandé 1200 pour les redistribuer à leurs employés et clients. Au total, près
de 200 mille euros furent récoltés. La vente de ces rubans a permis d’aider
financièrement les familles des blessés et des tués, les soldats blessés qui
voulaient rentrer chez eux, y compris en Polynésie.
Extrait
d’un article de la dépêche du 31/08/2008 « Castres. 25 000 rubans jaunes
pour soutenir le 8e RPIMa »
« Jamais la
ville de Castres ne se sera sentie aussi proche de son régiment, le 8e RPIMa,
frappé par le drame survenu il y a maintenant presque deux semaines en
Afghanistan.
(…) Au quartier Fayolle,
les épouses de militaires se relayent et ont repris plus que jamais le rythme
de fabrication depuis quatre jours, du matin au soir. Certaines emportent même
des rouleaux de ruban chez elles. Parfois, les enfants sont là pour les
accompagner. La famille du régiment continue de serrer les coudes. Et en ville,
les demandes de rubans n’arrêtent pas. Au bureau de tabacs le Totem, à l’Albinque,
Albert Andrieu, en a vendu une cinquantaine en l’espace de deux jours : « Les
gens étaient vraiment demandeurs. Ils ne savaient pas où s’adresser. »À l’image
de Laetitia, de nombreux Castrais le portent sur la poitrine : « J’ai des amis
au régiment et je connaissais même l’une des victimes. C’est pour cela que je
porte ce ruban jaune. »On le trouve bien sûr en vente dans de très nombreux
commerces de la ville mais aussi auprès du quartier Fayolle, à la permanence
des familles, tous les mardis et jeudis entre 13h et 15h. Et ce jusqu’à la fin
de la mission du régiment à Kaboul. L’opération est même en train de faire
tache d’huile dans la région et pourrait être reprise dans d’autres régiments
qui comptent des troupes engagées en Afghanistan. Comme à Carcassonne par
exemple où le 3e RPIMa est sur le départ. Cette démarche, presque anecdotique
au départ, est devenue finalement tout un symbole. ( …) Le groupe des familles,
unies derrière le slogan «Ensemble, on assume, on assure», a aussi proposé à la
population d’écrire des lettres de réconfort et de soutien, ou de faire des
dessins pour les plus petits. Ces courriers seront centralisés au régiment puis
expédiés sur les différentes bases où se trouvent les soldats du Huit en
Afghanistan: «Nous devrions pouvoir adresser au moins une lettre et un dessin à
chacun des soldats de Castres qui se trouve là-bas.» précise Pascale
Aragones. »
Et tout cet argent récolté sous forme
de don, et qui témoignait de la solidarité des Français par rapport à leur
Armée, a aussi servi à acheter des machines à laver pour chaque section
présente sur place. Ils ont offert des chèques conséquents à la caisse des
blessés de l’armée de terre, à des associations. Les soldats ont reçu beaucoup
de témoignages de soutien, du courrier, des dessins d’enfants, des colis de
Noël, des dons, des colis (50kg de bonbons Haribo). De plus, un comité a acheté
une étoile qu’ils ont baptisée « Carmin 2 » en hommage à la section
qui a perdu le plus d’hommes lors de l’embuscade d’Uzbin. Cependant cela n’a
pas empêché les malveillances. Ainsi le blog ouvert aux familles a dû être
fermé à cause de commentaires haineux et méchants, de menaces… Cet épisode
d’Uzbin reste une plaie ouverte pour ceux qui l’ont vécu de l’intérieur au
régiment et tout Castres a aussi ressenti la douleur de la perte de ses paras
et a pu mesurer l’ampleur du sacrifice demandé à ces hommes qui s’étaient
engagés pour leur pays, mais aussi à leur famille.
III . Le retour dans les foyers
Pour le retour de la mission, les
soldats doivent se reposer dans un sas de décompression. Le but est de faire en
sorte que leur retour à la vie quotidienne se passe au mieux et les soldats
sont entourés de bons soins pendant une semaine (massages, rendez-vous chez le
psychologue pour ceux qui le souhaite, piscine, vrais repas…). Pendant ce
temps, les familles se préparent au retour de leur mari, c’est le moment de
faire le ménage, d’aller chez le coiffeur. Lorsque les maris rentrent à la
maison, le reste de la famille doit être très vigilant pour essayer de voir
s’ils ne sont pas atteints du syndrome post-traumatique. Ce sujet est très
tabou car dans l’esprit des soldats, il faut être fort et courageux, donc ils
ne parlent pas forcément quand ça ne va pas. Les blessures sont invisibles donc
il est très difficile de les détecter, il faut donc observer les comportements
alarmants et essayer ensuite de les traiter.
La base arrière est donc
une « institution » militaire très importante, voire indispensable
pour un régiment de l’Armée. Les épouses, et principalement l’épouse du Chef de
Corps jouent des rôles essentiels. Bien évidemment, les sacrifices qu’il faut
faire ne sont pas faciles et les épouses se doivent de rester courageuses,
généreuses, positives et de préserver le lien familial. Chaque arrière-plan des
missions est géré par la base arrière et c’est grâce à son fonctionnement que
les soldats peuvent partir le plus sereinement possible en mission.
Pour conclure, Madame Aragones nous a
appris que cette mission avait fait évoluer la base arrière et ce drame a
participé au réveil national des consciences.
De cette expérience douloureuse en est
ressortie la force de cohésion des épouses pour créer une dynamique positive,
la générosité, l’enthousiasme et le courage qu’il faut garder quelles que
soient les circonstances. Napoléon avait coutume de dire : « une
armée marche sur son ventre ». On pourrait peut-être arguer qu’une Armée
marche surtout grâce au soutien des familles et de la Nation toute entière.
Remerciements :
Nous
voulons remercier particulièrement la conférencière qui a eu la gentillesse de
nous consacrer un peu de son temps pour nous partager ses connaissances et son
expérience, un grand merci à Madame Aragones. Cette conférence fut très
enrichissante pour nous, élèves.
Article de
Julie CASTEL, Clarisse GUIRAUD, Marie FUMEY, Paloma CAILLEUX, Timothée FAURE et
Brune DE VILLENEUVE 2nd CDSG
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