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Investi de
lumières chatoyantes, paré de halos focalisés, charmé de nimbes ciblées, vêtu
d’ombres embrassantes, accueilli de balises jalonnant la cheminée vers une
scène tenue secrète… le hall devant la salle de musique a résonné aux voix et
instruments pour Barral se la joue
classique ce vendredi 11 mars. Que la musique sonne !
Et elle a sonné.
Les 34 élèves présents de l’Option Musique du lycée ont tenu une soirée de
gala. Beaux dans leurs costumes, hauts dans leurs cœurs, chauds dans leur voix,
ils ont joué, chanté. Le public enchanté dès les premières notes lâchées par
Elisa au piano, noyait d’applaudissements les lieux pour l’interprétation de Shéhérazade
par Quentin, et finit par succomber au langoureux mouvement du Cygne de
Saint-Saëns par Méryem. Et la soirée ne faisait que commencer.
La lumière tamisée
enveloppait ensuite Clémence et Clément dans la Sicilienne de Fauré sur
laquelle les cordes du violon et du piano se mariaient d’une exquise manière.
Il fallut alors surprendre de vives lumières la scène pour accueillir les 34
lycéens qui interprétaient un canon de Schubert, en allemand, bien nommé Nachtigallen
(Le rossignol).
A la tombée des
feux, une ambiance paisible conditionnait la magnifique interprétation d’un Prélude
de Chopin par Justine. Il suffisait
alors de se laisser porter. Porter jusqu’à la pièce suivante d’un trio
constitué par Amandine Justine et Valentin sur une adaptation pour clarinette,
flûte et piano du célèbre Adagio d’Albinoni. Ambiance feutrée, la magie
pouvait opérer : la pièce de chœur en anglais de W.H. Monk à 4 voix, Abide
with me, emplissait la salle de l’harmonie des voix pour répondre au texte
très spirituel. Un vide rasséréné nourrissait longuement le hall la dernière
note éteinte.
Emotion à son
apogée, avant d’enchainer encore avec d’autres pièces sublimes, il fallut bien
5 minutes d’entracte pour trouver air avant l’étourdissement extatique.
Et il eut lieu.
Progressivement, la montée en puissance émotionnelle se manifestait déjà par le
solo de guitare de Théo avec Nothing else matters. Le ton était donné,
le chemin tracé et lorsqu’Elsa arriva pour nous ravir de ses mots inspirés de l’Etranger
de Camus, nous savions que le retour à la réalité terrestre ne pouvait plus se
réaliser.
Incroyable de dextérité
de ses doigts virevoltant au dessus des touches, Valentin livra une impeccable
réalisation de la Fantaisie Impromptu de Chopin. Autre moment pénétrant
de ses volutes musicales, Albane couronnait par de délicats touchers et phrasés
cet instant de grâce par le Nocturne N°1 Op.9. Seul un trio pouvait
alors permettre de reprendre pied après cette escapade céleste. Quoique… le Domine
Deus, extrait du célébrissime Gloria de Vivaldi prolongeait cette communion
avec l’au-delà par Lola, soprano et Clémence au violon, soutenu par votre
serviteur au clavier.
Le public prévenu maugréait
alors, mesurant qu’il ne restait que 3 pièces pour terminer la soirée. Pour
autant, il fut saisi soudainement par la prestance de Shahyn qui étrangla les
doutes en scandant 3 accords imposants dans l’illustre Prélude n°2 Op.3
de Rachmaninov. Qui sut en ce morceau tourmenté garder raison par le jeu
époustouflant de ce mystère sonore dans lequel le jeune pianiste nous
transportait ?
Un trio sur une
version animée de Games of Thrones permettait de se dandiner aux rythmes
des violons (Noémie et Clément) et ponctuée par la profonde conduite des basses
soutenues au piano (Albane). Il était temps d’en finir pour ne point perdre
l’âme dans ces damnations musicales envoutantes, et par la même, de conduire en
son terme ces propos qui s’étendent que de trop.
Tant de
réjouissances et de raisons de vivre n’auraient su couvrir les affres de la
réalité guerrière meurtrie du peuple ukrainien. Aussi, dans l’ultime pièce de
la soirée, le chœur du lycée s’est honoré d’interpréter une hymne liturgique en
russe, composée par l’Ukrainien Bortnianski. Un appel à la paix, une espérance
à la fraternité, une prière à la solidarité. Tebe Poem a résonné et
vibré dans nos murs et nos cœurs. L’unité des voix portées jusqu’à nos souhaits
les plus engagés et menée par une jeunesse sensible à la situation humanitaire
mettait un terme très symbolique à cette soirée des talents.
Les encouragements
des parents, des amis, des professeurs présents sollicitaient de leurs
applaudissements cadencés une dernière pièce : Ay Linda amiga. Elle
parachevait dans la bonne humeur le concert. Prochaine représentation début
juin pour les retardataires !
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